Agrégé de philosophie, professeur de chaire supérieure en classes préparatoires littéraires au lycée Jules Ferry à Paris, Bruno Paradis enseigne la philosophie. 

Il est l'auteur de plusieurs articles sur Bergson et Deleuze.

Il a également produit et animé, pour France Culture, une série d'émissions consacrées à Bergson.

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Le chant du désir

La célèbre tirade où Dom Juan chante le désir se termine sur cette formule : «Il n’est rien qui puisse arrêter l’impétuosité de mes désirs, je me sens un cœur à aimer toute la terre». Impétuosité, conquête, avec la terre pour horizon, le désir emporte le héros.
Nous partirons, donc, d’une lecture de la comédie de Molière, Dom Juan, pour interroger le rapport du désir à son objet et au monde. Il s’agira de comprendre comment la singularité de chacun se noue et se joue dans cet affect essentiel. Le désir dessine le destin de chacun. Il restera, alors, à analyser l’articulation de ce destin avec les structures sociales,
économiques et politiques d’une époque déterminée. Ce que nous viserons ultimement, c’est la compréhension du lien
électif entre le désir et la philosophie.
Nous nous proposons de relire Le banquet de Platon pour saisir l’alliance d’Éros et de la sophia. Nous enchaînerons avec l’Éthique de Spinoza pour présenter le désir comme constitutif de l’essence de chacun. Mais, comme cet «animal politique» qu’est l’homme n’existe pas sans le rapport à l’autre, aux autres, nous interrogerons le concept de «reconnaissance » tel qu’il est élaboré par Hegel. La lecture de Foucault et de Deleuze et Guattari ouvrira sur la dimension politique du désir.
 

Les textes sur lesquels nous nous appuierons sont :
• Platon, Le banquet, Philèbe
• Spinoza, Éthique
• Hegel, Phénoménologie de l’esprit
• Freud, Le délire et les rêves dans la Gradiva de W. Jensen,
Métapsychologie
• Deleuze et Guattari, L’Anti-Œdipe
• Foucault, L’usage des plaisirs